lacrima caelum [libre]

L'orage faisait rage sur la terre, tous les anges du ciel devaient s'être mis à pleurer à chaudes larmes pour qu'il pleuve autant sur cette maudite planète à la con. Mais Belzébuth avait un travail à accomplir, et il devait se rendre sur terre. Il quitta son lit, sur lequel il était allongé, torse nu, les fines lignes qui dessinaient les muscles de son buste jouèrent tandis qu'il se redressait et la lumière s'amusa quelques instants sur sa peau satinée, jusqu'à ce qu'il se déplace pour faire face au meuble gigantesque à double.... non a quadruple glace. Une longue armoire massive en ébène qui prenait tour le mur ouest de la chambre et qui s'ouvrait par quatre portes recouverte chacune d'un miroir. La parure le refléta son image qu'il ne regardait pas, il ouvrit l'une des portes et en sortit le reste de sa tenue classique. Une chemise à col haut et dur par dessus une autre, blanche, presque invisible sous la seconde, qui ne laissait dépasser que la dentelle de ses manches. Il enfila une lourde cape de jais dont le haut et les bords de la capuche étaient bordés de plumes noirs. Il avait lui même fourni ces éléments, il avait d'ailleurs aussi lui même été chercher les plumes sur le dos des anges. L'intérieur de la cape était en fourrure, l'extérieur en velours. Il empoigna Cam Carcan, son poignard à la lame rouge et le passa dans l'arrière de a ceinture. Il allait pour quitter sa chambre, il passa au dernier étage de sa demeure, avant de redescendre et d'arpenter les niveaux, prenant au passage un objet long qu'il glissa dans sa botte.

Son fief était plutôt bien placé selon lui, il n'avait pas à passer chez Lucifer pour aller là où bon lui semblait, et quand il devait aller chez le grand manie-tout du dessous de la terre, il était assez près de chez lui pour rentrer s'énerver rapidement histoire ne pas faire de morts dans ses propres rangs en passant. A quoi cela servirai-t'il? de tuer des vampires qu'il triait lui à la sortie du tombeau. Il demandait toujours à ses sous-fifres de le prévenir quand ils vampirisaient quelqu'un, et ils le faisaient. Les vampires expérimentés ne vampirisaient pas n'importe qui, seulement de belles femmes où de beaux hommes qui leurs plaisaient et dont ils voulaient faire leur compagne ou leur compagnon. Seulement voilà, il y avait des novices qui, eux, vampirisaient n'importe qui, de n'importe quel âge et de n'importe quelle apparence. Et ça, Belzébuth ne pouvait le permettre. Que diraient les autres seigneurs démons s'ils y avait une mamie de quatre-vingts dix ans se promenant dans l'enfer en arborant de longues canines et en frappant les autres avec un sac en croco? Ça n'était même pas pensable.

Les vampires étaient conscients qu'ils dépendaient directement de Belzébuth, et en plus des règles des enfers, ils étaient soumis aux règles de leur seigneur. Tout écart était puni d'un pieu dans le cœur, d'une séance de bronzage ou bien d'une ingurgitation d'eau bénite jusqu'à ce que mort s'en suive. Les règles étaient simple à respecter cependant, le seigneur de la gourmandise n'était pas idiot au point de mettre des règles stupides et impossible à appliquer. Personne n'avait le droit de le tutoyer, d'élever le ton, ou même simplement de le contredire. Les vampires n'avaient pas le droit de vampiriser des enfants en bas âge. Non pas parce que c'était cruel, il s'en foutait totalement, mais parce qu'ils RESTAIENT des enfants, et Belzébuth ne supportait pas les enfants, ça ne servait strictement à rien! Les suceurs de sang n'avaient pas non plus le droit de vampiriser des vieilles personnes, déjà parce que leur sang était vraiment dégueulasse, et ensuite parce que sur un champs de bataille ça ne sert à rien.

Il passa les niveaux en marchant d'un pas rapide, toisant de toute la majesté dont il était capable, les démons qu'il croisait sur son passage, envoyant valser quelques incubes au second niveau. Il était impossible que lui, Belzébuth, touche un être de luxure, mais ces sales petites bestioles d'incubes continuaient d'espérer de s'en faire un amant. Douces espérances, mais seulement des espoirs perdus, jamais ils ne poseraient leurs mains sur le corps de ce seigneur.

C'était le devoir qui attirait le seigneur démon ce soir là. Après avoir liquidé un vampire de quelques années seulement, il devait a présent sortir et se rendre au cimetière d'une ville pour éliminer le produit néfaste de cette progéniture mortuaire. Il sortit des enfers, il pleuvait à flot, les rues étaient détrempée., Le trottoir était étroit et l'eau qui s'était logé dans les creux et les bouffissures de l'asphalte, formant des flaques peu profondes mais toujours repoussante quand il s'agit pour un humain de marcher dedans au risque de mouiller un peu le bas de son pantalon, rendaient l'accotement impraticable. Le zéphyr qui c'était mis à soufflé apportait les odeurs de terre détrempée venant certainement du parc un peu plus loin, ce qui rendait l'atmosphère de cette rue menant à l'église de la ville plus accablante encore. Il était hors de question que lui, Belzébuth, mette les pieds dans les flaques, il marcha en plein milieu de la route, les voitures n'auraient qu'à l'éviter.

Il entra dans le cimetière, sa cape balayait le sol, la pluie qui tombait, l'empêchait de voler derrière lui. Il arpenta les rangés, son visage était caché par sa capuche rabattue sur sa tête, les plumes qui bordaient le velours sombre chatouillait agréablement ses joues et son front. Il leva la face vers l'écriture d'une tombe blanche "Alec Jones". Il lut l'épitaphe: "il aima, fut aimé, et mourut lorsque son seul ennemi vint le chercher, l'âge." Les dates indiquaient que la victime avait un peu moins de cent ans. Qu'est ce qui avait prit à cet imbécile de vampire de vampiriser un vieux au bout du rouleau, tout fripé, hideux et pantelant? c'était complètement stupide.... Il s'assit sur la tombe en face de celle de sa victime. et attendit. Il attendit un peu plus d'une heure sans qu'il ne se passe rien alors il s'allongea, sur la pierre glacée, morte, s'enveloppant dans sa cape pour ne pas finir trempé.

La pluie commençait à se calmer, Belzébuth, sur sa pierre entonna un chant qui collait parfaitement avec l’ambiance du lieu. En une langue connue d’en bas, une langue à la fois mélodieuse et dure, belle et terrible. Ses sonorités ne ressemblaient à rien de connu, pas même dans les films de science fiction de nos jours. Cela aurait put être de l’elfique, si les « r » n’avait pas été si durs. Cela aurait put être de l’arabe, si les voyelle ne semblait pas si douce. On aurait pu entendre à la fois un ruisseau couler dans ses mots, qu’un feu ronfler avec ardeur. Elle était indéfinissable à l’oreille humaine, elle était d’ailleurs indicible même par ceux qui la pratiquait. La voix du seigneur démon ne la gagnait aucunement. Sa voix grave et sourde, voilée par le trop long silence qu’il avait tenu quelque jours. Sa voix roulait comme une vague sur des galets, préludant une mélodie funèbre.

Le silence était pesant, un humain aurait sans doute eut l’instinct de partir immédiatement, au moins il serait tranquille. Marre de devoir supporter les cris des pucelles éplorées quand il liquidait un homme fraîchement déterré avec autant d’indifférence que s’il avait sorti une tarte du four. Ces bonnes femmes étaient bien trop sensibles pour mériter de vivre. En général il les supprimait aussi, ça faisait augmenter son compte de mauvaises actions, donc ce n’était pas plus mal. Un mort de plus ou de moins, mieux vaut un mort de plus quand on est un démon. Les hommes avaient tendance à le défier, se croyant de taille à affronter un psychopathe, ou appelait la police. Les premiers finissaient la tête explosée contre le sol, les seconds passerait tantôt une radio pour voir si leur portable ressortirait un jour de leur système digestif.

Il entendait les arbres bruire à quelques dizaines de mètres de lui, dans la rue. Le bruit d’un moteur et une odeur de gaz parvint jusqu’à lui. Ses sens, plus développés que les humains, lui menaient parfois la vie dure. Ces pauvres créatures inutiles et faibles avaient vraiment un don pour détruire tout ce qu’ils touchaient. La Création était dans un état lamentable, c’était bien la seule chose qu’il plaignait. Ah si peut être les anges d’être stupides….. non même eux il n’en avait cure.

Il y avait pourtant quelqu’un, malgré les ténèbres que sa présence provoquait sa seule présence, qui entrait dans le cimetière. Un humain apparemment. Encore un de ces idiots qui se disaient qu’avoir peur c’est pas pour les mecs et qui se lançaient des défis genre « va traîner dans le cimetière la nuit ». Pathétique. Néanmoins il n’était pas d’humeur à chercher la confrontation ce soir, si la personne ne s’approchait pas il n’y aurait pas de sang. Et puis il ne pouvait pas se permettre de bouger de devant cette putain de tombe. Pas qu’un vampire à l’éveil soit particulièrement discret mais lorsqu’il tuait il était plutôt dur d’oreille.

C’était un homme, il avait les cheveux noirs, la peau blanche. On aurait pu le confondre avec un vampire s’il avait arboré une paire de canines proéminente. Bah, encore un mec qui restait trop enfermé chez lui devant la télé à regarder des films d’horreur. Mais quelque chose lui disait qu’il l’avait repéré, consciemment, et qu’il le cherchait. Il le laissa chercher un peu. Ne prenant même pas la peine de se redresser. La pluie balayait un peu son visage, encore, mais plus pour longtemps. Il sentait l’air s’alléger imperceptiblement, l’averse serait calmée dans quelques minutes, aussi vite qu’elles étaient apparues, les gouttes s’évanouiraient. Belzébuth passa sa manche sur son visage pour le sécher. Entendant l’autre parler, il se releva sur les coudes.

- « La connerie risque d’écourter ta vie si tu n’es pas plus polie avec elle. »

On entendit un cri d’outre tombe, sous la dalle de pierre lourde quelque chose cognait. On allait enfin voir si pépé Jones allait pouvoir sortir.

L’humain avait ouvert la bouche pour protester. Il n’avait pas vraiment eut le temps de parler, Alec Jones s’était manifesté avant. Il était passablement bruyant, typique des vampires faiblards qui ne savaient pas se servir de leur force. En général ils étaient voués à la mort assez rapidement. C’était ennuyeux. Les armées du cinquième niveau étaient très surveillées. Belzébuth demandait un rapport à chaque vampirisation. Il les avaient presque tous, très peu de ses subordonnés s’amusaient à ne pas obéir. Bien sur certains rapports étaient mensongers mais en général cela se réglait dans le sang et la cendre. D’autres rapports étaient anonymes. Certains n’arrivaient qu’après leur transformation, parce que le géniteur était resté près de son enfant de la nuit le temps qu’il naissent aux ténèbres. En général, ceux qui faisaient cela venait directement présenté leur recrue à leur seigneur pour lui prouvé leur bonne fois.

Les critères étaient plutôt strict mais pas difficiles à comprendre. Il n’y avait pas de place pour les enfants dans les rangs, cela a déjà été expliqué. Il n’y avait pas non plus de place pour les vieux. Les personnes âgées étaient un poids pour la société humaine autant que pour la société vampirique. Ils auraient des problème de mobilité toute leur vie, et la plus part n’avaient pas de dent pour se nourrir et malheureusement pour eux on avait pas de dentier spécial morsure vampirique aux enfers. Belzébuth ne toléraient pas non plus les handicapés mentaux ou physique. Eux non plus ne servaient à rien dans une armée démoniaque. Ainsi les seuls êtres vampirisables étaient ceux compris entre quinze et quarante cinq voire cinquante ans, en parfaite santé. Ce n’était pas dur à retenir.

Pourtant, du haut des ses quatre-vingt-dix-huit ans, Jones avait réussit à se retrouver vampire. Mais qui aurait pu aimer planter ses dents dans le cou décharné et flétri d’un vieillard ? beurk… Belzébuth se dit que c’était sans doute un pari qui avait mal tourné. Cela ne pouvait être que quelque chose dans ce genre là. Il regarda le couvercle n marbre remuer faiblement. Allait il réussir à sortir ? telle était la question ? Mieux valait pour lui qu’il y arrive, cela abrégerait ses souffrances. La pire des morts était certes la mort par la faim surtout pour un disciple de la gourmandise. Un troisième cris de souffrance se fit entendre et la pierre se déplaça nettement.

- « Si tu veux regarder tu ferais bien de t’asseoir, ça risque d’être assez long. »

Il rabattit sa capuche en arrière, dévoilant son visage pâle aux yeux fermés, ses longs cheveux noirs comme le jais coulèrent sur ses épaules avec grâce. Il ne tourna pas la tête vers lui, il garda le visage figé vers la tombe. Il sortit néanmoins un pieu en bois de sa botte et joua avec. Il le faisait rouler entre ses doigts un peu comme on le ferait avec un stylo. Il avait l’air de s’ennuyer profondément.

- « Allez… sors Jones…. j’ai pas que ça à faire de ma nuit contrairement à toi….. »

La pierre s’ébranla une fois encore, elle bougea sur la gauche et une main apparut. Une main ridée et on entendit une respiration saccadée. Puis plus rien, pendant quelques minutes. Avant que le cirque recommence. La pierre bougea de quelques centimètres, on voyait nettement les mains du cadavre ranimé la pousser pour s’en débarrasser. S’il savait ce qui l’attendait dehors il ne s’efforcerait pas tant à sortir. Malheureusement, n’étant pas éduqué encore, il ne pouvait pas savoir. Lorsque l’ouverture fut assez grande pour laisser passer un homme, Belzébuth se leva, pieu à la main et tendit la main à l’homme à l’intérieur de la tombe.

- « Merci bien monsieur, ça n’a pas été une mince affaire de revivre »

- « Savez vous qui vous as vampirisé ? »

- « Oui, mon petit fils Alexandre ! il voulait pas perdre son papy, d’ailleurs il va venir me chercher. »

- « Alexandre hein. Une nouvelle recrue encore…. Bien, j’ai autre chose à faire ce soir donc on va faire ça rapidement. Bonne nuit papy. »

A ces mots il abattit le pieux dans la poitrine du vieux qui se transforma en cendre. Voilà qui était fait. Il se retourna vers l’humain.

- « Tu es toujours là toi ? Tu es stupide ou tu as trop peur pour fuir ? »

C’était toujours drôle d’éliminer une créature de la nuit sous les yeux d’un humain. En général ça les traumatisait à vie. Mais ce soir là avait quelque chose d’étrange. Cet humain avait semblé choqué que qu’il élimine le pépé, mais il n’avait pas l’air de trouver cela anormal. Peut être se trompait-il. Les cendres du vampire occis se mêlèrent à l’eau qui ruisselait lentement sur le sol du cimetière. Il les regardais couler entre les graviers sans trop penser à quoi que ce soit. Juste un instant le vide se fit dans son esprit. Tuer était vraiment quelque chose infiniment jouissif. Faire le vide d’un être faisait le vide dans sa tête. C’était le quatrième ce soir, à périr de la sorte. Cela lui faisait indubitablement du bien.

Il détailla un instant l’humain qu’il avait en face de lui. Il avait les cheveux d’un noir profond, la peau infiniment blanche quoique rougie par la pluie qui l’avait battue. Ses vêtements semblaient être dans un état peu honorable. Une espèce de version hardcore de cette princesse de contes de fée…. Quel était son nom déjà ? ah oui Blanche neige. Par tous les dieux que lui venait il a l’esprit comme bêtise. Cet espèce d’énergumène ne semblait pas se rendre compte de la personne à qui il parlait. Normalement les démons impressionnent les humains même s’ils ne savent rien de leur nature. Celui là non seulement semblait savoir quelque chose mais ne tremblait pas. Je le vis fermer les yeux. Il mériterait bien Cam Caran en travers de la gorge. Mais il n’allait pas souiller sa précieuse lame avec du sang humain, et il n’avait que celle ci sur lui. Remarque le pieu pouvait être une bonne solution après tout.

- « Peureux, non. Stupide, probablement. Mais surtout crevé, ça oui… »

Il désigna justement l’arme en bois taillé que le démon tenait toujours a la main, la faisant rouler entre mon indexe et mon majeur. Un peu à la manière d’un lanceur de couteau. Il allait faire une belle peur à cet humain pour m’amuser

- « Tu comptes aussi me le planter dans le cœur ? C’est comme tu veux, mais mourir n’était pas inscrit à mon agenda pour aujourd’hui… »

- « Ce ne serait pas une mauvaise idée. »

Il avait reconnu l’aura de l’homme qui venait d’apparaître dans le cimetière, trop silencieux pour l’humain, trop mort pour être aperçut dans cet endroit. Le vent souffla d’un coup, soulevant avec peine la lourde cape imbibée que portait l’homme à la longue chevelure noire. Un grondement sourd se fit entendre qu’on ne se put localiser. La main du seigneur se leva avec une lenteur démesurée pour s’abattre avec une vitesse inhumaine. Le pieu fendit l’air à une vitesse vertigineuse, ne laissant au pauvre prostitué aucun temps de mouvement. L’objet passa juste à côté de son visage, laissant une entaille et une écharde sur sa joue, avant d’aller se planter en plein dans le cœur de la créature qui venait de surgir de la nuit elle même. Le second vampire se volatilisa sans bruits, ses cendres rejoignirent à celles du vieillard.

- « Voilà, plus de descendance pour les Jones. C’était un meurtre familial. »

Il se mit à rire bruyamment en voyant la tête que faisait le pauvre humain. Il était passé à deux doigts de mourir. Remarque cela lui ferait peut être ravaler ses blagues idiotes et lui imposerait hypothétiquement le respect. Il verrait bien. La suite promettait d’être intéressante.

Le désespoir dans les yeux de ce pauvre humain de pacotille était tout à fait jubilatoire. La tronche de six pieds de longs qu’il tirait et son réflexe de se toucher lui même pour vérifier qu’il était bien vivant eurent raison de l’humeur maussade qui tiraillait le démon aux cheveux noir. Un coup d’œil vers le nouveau tas de cendres. Il avait compris qu’il s’était grassement payé sa tête notre cher farceur redoubla de rires. Ca n’avait pas l’air de faire rire l’humain en revanche, mais cela n’avait rien d’étonnant. Il régnait dans le regard de ce dernier un traumatisme qui le réjouissait particulièrement.

Massacrer des humains lui était passé depuis longtemps, ce n’était pas drôle, ils mourraient trop vite, bien trop vite pour qu’il puisse jouer avec. Il torturait donc des anges pour le côté physique. Par contre, les humains étaient au moins aussi solide qu’eux sur le plan psychologique et pouvaient encaisser les pires immondices avant de devenir fou. Et Belzébuth considérait comme un devoir de remplir régulièrement les chambres vides dans les hôpitaux psychiatriques. Supplications angéliques ou délires humains, tout le réjouissait en ces temps de trouble. Car oui, pour Belzébuth ce Pacte débile était un trouble dans sa vie bien rangée de démon respectable et donc meurtrier en masse, sadique et tyrannique.

Le pauvre mortel porta la main à sa joue et le démon finit par arrêter de rire, plus par asphyxie que par envie. Il regarda autour de lui pour voir s’il n’avait rien oublié. Après tout, ce serait dommage de laisser des preuves de son existence. C’était arrivé une fois il y avait longtemps et les anges avaient eut du mal à rétablir l’ordre. Le problème c’est que, bien qu’il fut très heureux de causer du soucis aux anges, des fous furieux avaient décidés d’entrer en contact avec des démons et avaient réussit et un tas de nouveaux nés particulièrement boulets étaient arrivés à son niveau. Ben oui, à l’époque s’il y avait bien un démon parfaitement connu pour ses « dons » d’immortalité et de satanerie… c’étaient bien les Vampires… vu que leurs loups-garous n’étaient en fait que des gens à forte pilosité. Non contents d’êtres novices ils avaient vampiriser très vite tous leurs potes et Belzébuth avait mis plus de deux ans à éradiquer tous ces petits crétins congénitaux un à un. Il n’était pas aussi craint et respecté à l’époque bien sur, il venait de prendre la tête du cinquième et ne savait pas trop quoi faire avec. Aujourd’hui l’affaire serait vite réglée mais autant éviter les emmerdes. Et enfin, la tranquillité de son niveau depuis bien des siècles lui évitait des entrevues trop rapprochées avec le seigneur du Très Bas.

Le pieux revint tout seul à lui à toute vitesse, en passant entre les jambes de Joshua, juste assez haut pour qu’il eut peur pour sa virilité mais qu’il n’en soit rien et il le rangea dans sa botte. Il lui fallait a présent trouver quelque chose de plus amusant qu’une simple profanation de tombe pour les journaux du lendemain. Il sortit Cam Caran « les mains rouges », sa lame favorite. Il dessina soigneusement un pentacle sur le couvercle, effleurant à peine le marbre mais y laissant des traces monstrueuse. Puis il posa son poignard à la verticale sur le bloc de pierre et exerça une légère pression. Le bloc se fendit en une ligne très nette sur toute sa longueur et se brisa en deux avec un fracas assourdissant qui résonna dans le cimetière. Il songea à tuer l’humain à côté de lui et le mettre sur le tout pour voir… quoi qu’un nourrisson aurait fait plus grande impression… Mais vu ce qu’il venait de sortir…

- « Tu m’as pris pour la croix rouge ou quoi ? et crois moi tu risque plus de mal en me faisant offense qu’en « chopant le tétanos ». Il serait temps que vous compreniez que Nebiros ne s’amuse plus avec ce gentil microbe depuis qu’il vous en a fournit le Vaccin. »